Les réseaux de chaleur refont surface

Un article récent, paru dans le quotidien économique belge L’Echo sous la plume de Gérard Guillaume, fait le point sur les projets de réseaux de chaleur en Belgique. Comme on le voit, notre plan belge de cogénération à la biomasse présenté à l’automne 2006 fait son chemin dans les esprits!

Comme toute réponse alternative aux productions inconsidérées d’énergie, les réseaux de chaleur et la cogénération ont leur «facilitateur», chargé par la Région wallonne de prêcher la bonne parole et de «faciliter», dans les collectivités comme auprès des particuliers, les bonnes décisions qui s’imposent. En l’occurrence, ils s’appellent Ismaël Daoud et Stéphanie Marchandise et travaillent parallèlement au sein de deux ASBL incontournables sur l’utilisation rationnelle de l’énergie en Région wallonne: Cogensud et l’Icedd (Institut de conseil et d’études en développement durable). Ils boivent évidemment du petit lait à tout nouveau lancement d’installations de cogénération. Citant les extraits du plan belge de cogénération esquissé par Laurent Minguet en octobre 2006, Ismaël Daoud interroge: «vision géniale ou utopie?»
A l’appui de sa réponse qui fait peu de place au doute, il cite les réalisations existantes: Saint Ghislain (Idea), Châtelet (Régie des chauffages urbains), Droixhe (Electrabel), Charleroi (Socageth), Sart Tilman (ULg), Anton (Spaque)… Il aligne aussi les projets en cours: cogénération par biométhanisation pour le Bep de Namur (Assesse), Seronvalle (Paifve), Biogaz Haut Geer, cogénération au bois à Chimay, à la piscine de l’Orient (Tournai), cogénération biomasse à Wanze (Biowanze), à l’huile (Barvaux), au bois (Amay) ou au gaz (Mettet).
Plus explicite encore: pour une zone résidentielle de 239 logements à construire à Forest, il a chiffré et comparé les coûts d’un réseau potentiel de 1.360 m alimenté en cogénération au gaz de 99 kWé (kilowatt électrique) et 160 kWth (kilowatt thermique) et deux chaudières de 500 kWth. Le total de l’investissement
collectif se chiffre à 624.000 euros, à comparer au coût de 239 unités de chauffe, soit 1.175.500 euros: un différentiel de 40%, sans même envisager l’appoint de certificats verts.
Cela suppose bien sûr qu’une série d’opportunités soient rencontrées: proximité (2 km) de gros consommateurs, zone d’habitat ou industrielle envisagée, présence d’un producteur de chaleur (unité de cogénération industrielle à proximité d’un village), bâtiments distants gérés par une même entité, bonne combinaison des besoins thermiques (coexistence de bureaux et logements par exemple).
L’idée en tout cas fait son chemin: l’Union européenne finance Cogen challenge dans le cadre du programme Energie intelligente pour l’Europe, avec le concours de neuf organisations. Autant le savoir, pour prendre le train en marche!
Gérard Guillaume

 

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