Développement durable au Sénégal

capskirring-756971Production d’électricité, tri des déchets, lagunage, culture de fruits et légumes, installation d’infrastructures d’eau pour les villageois, etc.: un nouvel article de Trends-Tendances détaille les nombreux projets de votre hôte à Cap Skirring, en Casamance (PDF, 2,8 Mb).

2 Commentaires Laissez le votre

  1. le 2 juillet 2007 à 20:01

    Cher Laurent Minguet,

    J’ai lu à de nombreuses reprises vos commentaires dans la presse et sur votre blog à propos du développement durable. Votre esprit de synthèse et votre pensée à contre-courant des idées reçues aident le lecteur à se forger une opinion personnelle sur ce sujet difficile. Permettez-moi néanmoins d’être troublé par un article sur des projets durables que vous menez à Cap Skirring au Sénégal. J’y ai noté avec intérêt vos projets locaux: hôtel, production de légumes pour les touristes, station de traitement des déchets, construction avec des artisans de Dakar, isolation de bâtiments, etc. Le but avoué étant d’aider les populations locales et de diminuer la consommation d’énergie nécéssaire au transport des denrées, aux bâtiments, à la production de déchets, etc.
    Seulement voilà, j’ai été interpellé par le sous-titre de l’article (qui est de la rédaction du Trends): « les belges en vue qui ont envie d’un break ne mettent plus le cap sur le Zoute mais bien sur Cap Skirring ». Là, je ne vous suis plus car un calcul rapide de l’emprunte écologique des familles en vol vers le Sénégal (certaines 5 fois par an selon l’article) devrait montrer que chaque individu dépasse largement son cota et le total des pensionnaires à l’année devrait annhiler le bénéfice de certains de vos projets durables. Comment répondez-vous au paradoxe suivant: tourisme lointain et polluant vs. secteur économique vital?

    Cordialement

  2. le 7 juillet 2007 à 09:11

    Cher Bruno,

    Merci pour cette remarque pertinente. L’empreinte écologique est une quantification un peu arbitraire qui vise surtout à faire prendre conscience que les occidentaux consomment davantage par personne que le reste de la planète.

    Les transports sont responsables de la moitié de la consommation de pétrole dans le monde, environ 1,8 milliard de tonnes par an.

    Prenons l’exemple d’un A320 parcourant les 5000 km qui séparent Bruxelles de Cap Skirring. Il consomme 18.000 litres de kérosène pour 180 passagers soit 100 litres par passager.

    D’autre part, en Belgique, la consommation moyenne par habitant en mazout de chauffage est de 200 litres par mois d’hiver (décembre janvier février). La consommation moyenne par habitant pour les transports est de 100 litres par mois. Ainsi, un belge consommera moins de pétrole en partant 3 semaines au Sénégal qu’en restant en Belgique durant l’hiver (et c’est en hiver qu’il faut aller dans les pays chauds !)

    Beaucoup de pensionnés hivernent de la sorte pendant 6 à 7 mois à l’instar des oiseaux migrateurs. Leur voyage aller retour coûte 200 litres par personne alors que cette même personne aurait consommé 1.500 litres en chauffage et déplacement sur le même temps soit une économie de plus d’une tonne de pétrole par personne.

    Les économies sont encore augmentées si l’on sait qu’on consomme beaucoup de produits locaux en Casamance (poissons, riz, fruits…) alors que nos supermarchés regorgent de produits exotiques (agneau de nouvelle zélande, fraises d’Israël ou mangue sénégalaise) dont le poids est inférieur au poids du pétrole nécessaire pour les transporter.

    Enfin, on peut aussi apprécier qu’en redistribuant les richesses du nord vers le sud notamment au travers du tourisme, on évite peut-être qu’une pirogue coule avec 60 Sénégalais cherchant désespérément à rejoindre notre pays de cocagne.

    Bien à vous

    Laurent MINGUET

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