Les normes anti-pollution trop sévères pour les chaudières collectives sont contre-productives

Le paradoxe du cloisonnement (4/6)

Une chaudière individuelle doit respecter des normes moindres en matière d’émission de pollution qu’une chaudière industrielle simplement parce que le contrôle de celle-ci et les moyens mis en œuvre pour réduire les rejets sont possibles sur de grandes chaudières et irréalisables pour des unités individuelles. Cette différence de traitement induit un paradoxe de cloisonnement.

En effet, supposons que la chaudière individuelle produise 10 unités de pollution par m³ d’air contre 1 unité pour la chaudière collective. Une législation sévère pour les chaudières collectives et laxiste pour les chaudières individuelles risque de forcer la préférence pour les solutions individuelles qui sont pourtant 10 fois plus polluantes.

Le cloisonnement temporel peut aussi provoquer des paradoxes. Un exemple connexe, celui des normes anti-pollution des incinérateurs, est tristement révélateur. Pétri de bonnes intentions, le législateur va souhaiter qu’un incinérateur produise le moins de polluants par m³ d’air en moyenne. Il fixera une norme qui exigera qu’à tout moment, l’incinérateur ne produise pas plus de 10 unités par m³. Or, un incinérateur qui produit 5 unités par m³ pendant 90% du temps et 15 pendant 10% du temps relâche donc en moyenne 6 unités par m³ soit nettement moins qu’un incinérateur qui relâcherait 9 unités de manière constante.

L.M.

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